De l'art contemporain autour du Palais-Royal

Entrée du métro Palais-Royal par Jean-Michel Othoniel, place Colette à Paris

Jean-Michel Othoniel a décoré la station de métro Palais-Royal. Le point de départ d'une petite balade d’art contemporain dans le quartier.


Partez à la découverte des oeuvres de Buren, Bury, Alberola et Kuroda.


1 - Emergez sous le kiosque flamboyant d’Othoniel.

Arrivez par la station de métro Palais Royal, juste pour apprécier une nouvelle fois l’entrée du métro dessinée par Jean-Michel Othoniel sur la place Colette (devant la Comédie française). Les célèbres boules en verre de Murano vous en feront voir de toutes les couleurs.

A propos… Je me demandais depuis un moment pourquoi plusieurs de mes amis faisaient la fine bouche devant cette œuvre d’Othoniel. Je crois que j’ai compris : la structure métallique leur semble un peu lourde et un peu clinquante. Personnellement, je ne sais pas trop pourquoi, ce joyeux délire coloré me fait penser aux églises russes… et me réjouit chaque fois que je passe. Merci Monsieur Othoniel d’égayer ainsi mon quotidien.

Pour en savoir plus

Le site officiel de Jean-Michel Othoniel


2 - Prenez le temps de flâner entre les colonnes de Buren restaurées.

On ne présente plus cette œuvre de Daniel Buren (intitulée en réalité « Les deux plateaux »). Elle est installée depuis 1986 dans la première cour du Palais Royal derrière le Conseil constitutionnel, au pied du ministère de la Culture.

 A propos… C’est drôle comme ces colonnes à rayures Op’Art, qui ont fait pousser des cris d’orfraie aux plus conservateurs des Parisiens, font désormais partie du paysage. Certes, le côté bon marché de certains éléments de l’œuvre (en particulier les grilles métalliques au- dessus des canaux !) a de quoi agacer. Mais il faut se souvenir que la cour d’honneur du célèbre Palais royal en a vu bien d’autres. D’une part, avant que le peintre et sculpteur Daniel Buren n’y installe son oeuvre, le cour était squattée par le parking du ministère. D’autre part, la double rangée de colonnes classiques qui sépare la cour d’honneur du jardin a jadis abrité l’ancêtre des centres commerciaux  ! Eh ! oui, trois ans avant la Révolution française, le très libéral duc d’Orléans, propriétaire des lieux, a fait installer ici le premier passage parisien la Galerie des bois (1786-1792), remplacée par la Galerie Vitrée (1792-1828), puis la Galerie d’Orléans (1829-1935).  Oui, juste là, entre les deux rangées de colonnes, on pouvait faire son shoping dans les boutiques très « tendance » installées de part et d’autre. Du shopping et bien autre chose… Le passage est alors un haut lieu de la vie mondaine, culturelle, voire même érotique (les prostitués des deux sexes y font commerce). Et il servira bientôt de référence à toutes les galeries des grandes métropoles européennes.

Pour en savoir plus

Le site officiel de Daniel Buren

Le livre des passages de Paris, Les Editions du Mécène, 224 pages, 14,90 euros


3 - Asseyez-vous sur la margelle de la fontaine de Pol Bury.

 Cette œuvre est une commande d’André Malraux, le ministre de la Culture du Général de Gaulle. Les sphères métalliques qui ornent les bassins ont le mérite d’accrocher la lumière et d’introduire le mouvement dans la cour du Palais Royal. C’est aussi un formidable support de méditation, si vous laissez vagabonder votre pensée dans un cet endroit protégé des automobiles. Idéal pour bronzer tranquille.

 A propos… Saviez-vous que le sculpteur belge Pol Bury, influencé par Calder, est un spécialiste des œuvres en mouvement ? On lui doit d’autres fontaines mobiles à Avignon et à Conflans-Sainte-Honorine.

Pour en savoir plus

Un document vidéo de l'INA


4 - Découvrez les bas reliefs de Jean-Michel Alberola dans le passage des fontaines.

 A droite de la cour d’honneur, quand on regarde vers les jardins du Palais Royal, le passage des fontaines longe le ministère de la Culture et débouche dans la rue de Valois. Les deux sculptures installées dans des niches, de part et d’autre du passage, sont un hommage à André Malraux, le ministre de la Culture du Général de Gaulle. Ces bas reliefs en bronze font référence  à l’art grec, indien, khmer, huaxtèque, toltèque et congolais, mais aussi au sourire de l’ange de la cathédrale de Reims : autant de références souhaitées par Malraux lui-même.

A propos… Buren, Othoniel, Alberola… Pas de doute, on est à proximité du ministère de la Culture. Car finalement, ces noms font partie du panthéon de l’art contemporain français. Jean-Michel Alberola, ça ne vous dit rien ? Cet artiste, peintre et graveur, né en 1953 en Algérie, est un des représentants, avec Robert Combas et Hervé Di Rosa, de la « figuration libre », une peinture figurative et colorée apparue dans les années 1980, qui parle librement de la société, en s’inspirant aussi bien de la BD que des arts premiers. Combas et Alberola sont représentés à Paris par la galerie Daniel Templon

Pour en savoir plus

Le site de la galerie Daniel Templon


5 - N’oubliez pas la fresque murale d’Aki Kuroda dans les environs.

Quand vous sortez du passage des Fontaines, remontez la rue de Valois (en tournant le dos au Louvre), et prenez la première droite. Vous êtes dans la rue du Colonel Driant. Si vous la remontez au-delà de la rue des Petits Champs, vous allez découvrir sur un grand mur à votre droite, une fresque très colorée (sur fond blanc) d’Aki Kuroda, autre référence de l’art contemporain.

A propos… C’est la galerie Maeght qui a permis de découvrir dans les années 1980 la peinture si caractéristique de cet artiste d’origine japonaise, né en 1944 à Kyoto : toiles monochromes, silhouettes blanches ou noirs très longilignes. C’est très joyeux, très graphique, très coloré. Un bonheur des yeux !

Pour en savoir plus

Le site de Maeght Galeries



Métro: