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Drôles d’église, drôles de dames
Soumis par Jean-Louis Marrou le ven, 05/10/2012 - 20:03

Sur la butte Montmatre, deux figures de femmes émergent pendant La Commune de Paris : Paule Mink et Louise Michel. L'une et l'autre ont utilisé les églises pour exprimer leurs convictions révolutionnaires. Louise Michel à Saint-Bernard-de-La-Chapelle et Paule Mink à Saint-Pierre-de-Montmartre.
> Longez la Basilique, en remontant la rue du Chevalier de la Barre, puis, sur votre gauche, la rue du Cardinal Guibert.
> Arrêtez vous entre la Basilique du Sacré-Coeur, sur votre gauche, et l'église Saint-Pierre-de-Montmartre, sur votre droite.
Les deux églises ont un lien avec la Commune de Paris. Le Sacré-Coeur, dit-on, fut construit pour en expier les crimes (on y reviendra), Saint-Pierre abrita un club révolutionnaire.
Pendant la Commune, de nombreuses églises, tout en continuant à assurer leur fonction de lieu de culte, accueillaient, le soir, des réunions politiques où s’exprimait haut et fort la parole du peuple des quartiers. Ces clubs qui prenaient souvent le nom des églises qui les abritaient, prolongeaient une vieille tradition révolutionnaire parisienne. Il s'en était ainsi créé en 1789, 1830 et 1848.
Parmi leur public et leurs orateurs, les clubs révolutionnaires de la Commune comptaient de nombreuses femmes, notamment des militantes socialistes comme Nathalie Lemel (lire notre article) et Elisabeth Dmitrieff (lire notre article), mais aussi Paule Mink et, bien sûr, Louise Michel.
Une aristocrate en rupture
Originaire d’une famille aristocratique polonaise réfugiée à Clermont-Ferrand, Paule Mink a sans doute été très influencée dans son enfance par les idées du socialisme utopique auxquelles adhérait son père saint-simonien. Pendant la Commune de Paris, cette militante féministe animait un club révolutionnaire, sur la rive gauche, dans l’église Saint-Sulpice. A Montmartre, elle menait une action d’une autre nature : elle créa une école gratuite dans l’église Saint-Pierre.
Une institutrice militante
Pendant la Commune, Louise Michel anima le Club de la Révolution à l'église Saint-Bernard-de-La-Chapelle, en bas de la butte, à la Goutte d'or. Depuis son arrivée à Paris en 1856, elle exerçait les fonctions de "sous-maîtresse", c'est à dire d'institutrice. Elle développa sa propre conception de l'éducation et ouvrit sa propre école près de la place des Abbesses. En parallèle, elle exerça de mutliples activités politiques. Cette militante socialiste, adepte des idées d’Auguste Blanqui (tendance anarchiste), fut pendant la Commune tout à la fois combattante, ambulancière et oratrice.
Dès le 4 septembre 1870, après la chute du Second Empire, elle présida le Comité de vigilance républicaine du 18ème arrondissement, dont les réunions se tenaient au 41 rue de Clignancourt, immeuble où résidait son ami Théophile Ferré. A cette époque, elle était également membre du 61ème bataillon de la Garde nationale. C'est ainsi qu'elle se retrouva en première ligne le matin du 18 mars 1871, lorsque l'armée, sur ordre du gouvernement, s'apprêtait à retirer les 171 canons regroupés à Montmatre. Et participa dès le début à l'insurrection.
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