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Les dernières heures du château gothique
Soumis par Jean-Louis Marrou le ven, 07/12/2012 - 15:44

Un siècle sans grand changement... Et puis, tout à coup, sous François 1er, le château gothique de Charles V vit un début de métamorphose, avant d’ouvrir portes et fenêtres à un vent nouveau, venu d’Italie.
Lorsque François 1er accède au trône en 1515, le Louvre gothique de Charles V n’a guère évolué. Les rois successifs y ont peu résidé. A priori, le nouveau monarque n’a pas davantage l’intention de le faire.
Passionné par la chasse, François 1er prête beaucoup plus d’attention à ses nouveaux palais de Fontainebleau ou de Chambord qu’à son vieux château parisien. Toutefois, après sa détention à Madrid par Charles Quint, le roi est prié par les bourgeois de Paris, qui ont largement contribué à payer sa rançon, de résider plus souvent parmi eux.
La promesse n’est pas vraiment tenue. Certes, François 1er passe davantage de temps en région parisienne. Mais il privilégie Fontainebleau, et le nouveau château qu’il s’est fait construire, en pleine forêt, du côté de Boulogne-sur-Seine : le château de Madrid, conçu sur les plans de la résidence espagnole dans laquelle Charles Quint a détenu le roi de France et qui a, semble-t-il, marqué son esprit.
Bien résolu, cependant, à assoir son pouvoir dans la capitale, François 1er ne se désintéresse pas du Louvre. Sous son impulsion, le château gothique va se transformer peu à peu en palais.
> Restez dans le quart Sud-Ouest de la Cour Carrée. Le porche Sud que vous avez emprunté pour entrer dans la cour et, au-delà, la Seine se situent sur votre gauche.
> Placez-vous au centre de ce quart Sud-Ouest : vous êtes à l’endroit précis où se dressait le donjon, c’est à dire la «Grosse Tour» du Louvre.
A l’emplacement de la vieille enceinte de Charles V, Louis XII (1462-1515), le prédécesseur, le cousin et le beau-père de François 1er, avait fait construire une puissante fortification. La fonction défensive du Louvre avait alors définitivement sombré dans les oubliettes. Du coup, sous François 1er, on finit par se débarrasser du trop volumineux donjon. Désormais plus spacieuse, la cour va permettre d’organiser de somptueuses fêtes : ainsi, en 1540, on y reçoit en grandes pompes, l’ennemi préféré du roi, l’Empereur Charles Quint.
Entrée côté ville
Côté Seine, on condamne définitivement porte et pont levis : l’entrée principale se situera désormais à l’Est, c’est à dire du côté de la ville et de l’hôtel de ville dont le roi vient de confier la réalisation à l’architecte Boccador.
Toujours côté Seine, on aménage au pied du château un quai de 40 mètres de large. Il s’agit, bien sûr, de faciliter l’accès des bateaux, mais aussi de relier, au delà du mur de Charles V, les terres que le roi vient d’acquérir au lieu dit «Les Tuileries» : un endroit marécageux où, comme son nom l’indique, on fabrique des tuiles à partir de la glaise. Le roi projette de l’assainir et d’y faire construire une résidence de campagne pour sa mère, Louise de Savoie.
Un air de Renaissance
Mais la principale métamorphose du Louvre reste à venir. Les campagnes successives en Italie, l’origine savoyarde de la mère du roi et leur pratique commune de la langue italienne, l’influence grandissante de la Renaissance, le goût du jeune monarque pour les artistes venus de la péninsule, comme Leonardo Da Vinci, vont donner un tour nouveau à l’architecture du vieux château gothique. François 1er entend faire construire au Louvre un «corps d’hôtel» inspiré des nouveaux palais toscans.
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