Les Tuileries, côté cour, côté jardin

Sur une scène de théâtre, on entre côté cour ou côté jardin. Mais où est la cour ? Où est le jardin ? Pour trouver la clé de cette énigmatique expression, il faut faire un tour du côté du palais des Tuileries, un palais emporté dans l'incendie de mai 1871 dont il ne reste que le jardin, au bout du Louvre.

 

Il était une fois, dans la bonne ville de Paris, un roi qui n'allait pas tarder à se prendre pour le soleil. Et dont les fêtes allaient bientôt défrayer la chronique.

Ce jeune roi vivait encore (et de nouveau) dans son palais du Louvre qu'il n'affectionnait pas particulièrement depuis que les nobles frondeurs avaient bien failli l'y occir. Mais le jeune ambitieux commençait à se dire qu'il reprendrait bien le projet mégalo de son grand père Henri IV : réunir le Louvre et le Palais des Tuileries.

Un projet connu sous le nom de code Grand dessein et que son grand père n'avait pu mener à son terme. Au même moment, son tuteur, mentor, parrain et plus proche conseiller, le cardinal Mazarin rêvait de doter la bonne ville de Paris d'un théâtre à l'italienne, genre Opéra. La première idée du cardinal fut de faire construire le théâtre près de son nouvel hôtel particulier. Mais pour des raisons pratiques et hautement complexes, il fut décidé de le construire dans le Palais des Tuileries, ou plus exactement dans une nouvelle galerie dont on flanqua le palais sur le flanc nord pour faire symétrie avec la petite galerie que le roi Henri IV avait fait construire sur le flanc sud pour faire jonction entre les Tuileries et la toute nouvelle galerie du bord de l'eau... Vous me suivez ?

Bref, je vous la fais courte, dans la nouvelle aile du Palais, après moultes guerres d'architectes, la scène du théâtre fut orientée vers le sud (c’est à dire vers la Seine). Résultat : les comédiens qui entraient sur la scène par l'Ouest, venaient du côté du jardin des Tuileries. Et ceux qui entraient par l'Est, du côté de la cour des Tuileries.