Musée d'Orsay : Courbet, artiste engagé

L'Atelier du peintre, Gustave Courbet (1854), Musée d'Orsay, Paris 7ème

« Je me suis constamment occupé de la question sociale et des philosophies qui s'y rattachent, marchant dans ma voie parallèlement à mon camarade Proudhon. (...) J'ai lutté contre toutes les formes de gouvernement autoritaire et de droit divin, voulant que l'homme se gouverne lui-même selon ses besoins, à  son profit direct et suivant sa conception propre. »  

 

Pas de doute, le peintre Gustave Courbet est cet homme engagé que la troisième république accusera d’avoir détruit la colonne Vendôme au nom de son soutien à la Commune de Paris. Pour mieux cerner l’engagement de Courbet, pourquoi ne pas aller observer de plus près l’une de ses toiles les plus célèbres au musée d’Orsay (rez-de-chaussée), une toile manifeste sur laquelle figure, dans la partie droite, son ami Pierre-Joseph Proudhon, le père du socialisme à la française : L'Atelier du peintre (notre photo)

« Me voilà lancé dans un immense tableau de 20 pieds de long et 12 de haut, peut-être plus grand que L'enterrement ce qui fera voir que je ne suis pas encore mort, et le réalisme non plus, puisque réalisme il y a. [...]  C'est la société dans son haut, dans son bas, dans son milieu. En un mot , c'est ma manière de voir la société dans ses intérêts et ses passions. C'est le monde qui vient se faire peindre chez moi".  Voilà ce que Courbet lui même a dit de cette toile dans une lettre de 1854 à son ami Champfleury .

  

Notre conseil

Pour se faire une meilleure idée du réalisme social dans la peinture de Courbet, il est indispensable d’aller découvrir une autre toile « manifeste », refusée à l’Exposition universelle de 1855 : Un enterrement à Ornans, également exposée au musée d’Orsay. En revanche, n’espérez pas voir une autre toile d’inspiration sociale, « Les casseurs de Pierre ». Jadis exposée au musée de Dresde, celle-ci a été détruite pendant la seconde guerre mondiale.

  

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