Place du Marché sainte-Catherine : la mémoire de Bouvines

place du marché Sainte-Catherine, dans le quartier du Marais, à Paris, France

Saviez-vous que la place du marché Sainte-Catherine conserve la mémoire d'une des plus célèbres victoires françaises du Moyen-âge ? Explications.


Qui pourrait imaginer que  l'harmonieuse place, dessinée au 18ème siècle par Maximilien Brébion, l’architecte du roi Louis XVI, garde la trace du règne de Philippe Auguste ?

 

Le Marché Sainte-Catherine a été construit à l’emplacement du couvent Sainte-Catherine-du-Val-des-Ecoliers. La chapelle de ce prieuré avait été fondée par trois sergents en mémoire de la victoire de Philippe-Auguste, le 27 juillet 1214, à Bouvines.

 

Une grande victoire sur la coalition

Dans cette petite bourgade du Nord de la France, à quelques kilomètres de Lille, sur la rive droite de la Marque, l’armée du roi de France a vaincu la puissante coalition, menée par l’empereur Otton IV : une alliance qui regroupait les forces de l’empire germanique, de l’Angleterre et de la Flandre. 

 

Après cette bataille victorieuse, livrée par surprise un dimanche contre toutes les règles du monde chrétien, Philippe Auguste était au sommet de sa gloire.  Il avait triomphé de grands féodaux comme Ferrand du Portugal, comte de Flandre, qui fut enfermé pendant 14 ans dans la grosse tour du Louvre. Et il s’affirmait comme l’un des plus puissants souverains de l’Occident. 

 

A la mort de son père Louis VII, le domaine royal se limitait à l’Ile-de-France et au Berry. Au fil d’incessants combats, de victoires et de revers face aux Plantagenêts, Philippe Auguste contrôlait désormais quasiment tout le territoire actuel de la Picardie, de la Normandie et des Pays-de-la-Loire. 

 

Et son influence, par le jeu des alliances, s’étendait sur tout l’Ouest. La France devenait une puissance maritime, contrôlant désormais des ports importants (Dieppe, Rouen, des ports de Bretagne et de Saintonge). De surcroît, elle s’affirmait, fait nouveau, comme une nation.

 

 

Une communauté de chanoines

A Bouvines, les sergents d’armes de Philippe Auguste avaient fait le voeu, s’ils obtenaient la victoire, d’élever une chapelle à Paris. Ce voeu rencontra le souhait d’une nouvelle communauté religieuse qui voulait établir un prieuré dans la capitale :  l’ordre du Val-des-Ecoliers, fondé en Champagne, quelques années avant la bataille de Bouvines, par des chanoines de l’Université de Paris et leurs écoliers soucieux de se retirer du monde.

 

Cette communauté, qui suivait la règle de Saint-Augustin comme toutes les ordres canoniaux formés à cette époque, s’était placée sous le patronage d’une vierge, Sainte-Catherine, en référence à son voeu de chasteté.

 

A Paris, le couvent Sainte-Catherine-du-Val-des Ecoliers, s’établit hors les murs à quelques dizaines de mètres de la porte Baudet. Son territoire s’étendait entre les actuelles rues Saint-Antoine, Francs-Bourgeois, Sévigné et Turenne. Et son cloître se situait à l’endroit précis où nous trouvons, l’actuelle place du Marché Sainte-Catherine. 

 

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