Un fort, doublé d'un coffre fort

Le Louvre, plan de la forteresse de Philippe Auguste, salles d'histoire du Louvre.

Destiné avant tout à défendre la ville, le château fort de Philippe Auguste eut tôt fait d’abriter, dans son donjon, les archives royales et le trésor. Puissant signal, sa «Grosse tour» était aussi l’épicentre des seigneuries du roi.

 

 

Lourdes murailles, tours d’angle, donjon, fossés, ponts levis... Le gros édifice défensif que le roi Philippe Auguste inaugura en 1202, à l’Ouest de Paris, était, ni plus ni moins, un château fort médiéval. Partons à la découverte de son emplacement, de ses proportions et de ses fonctions.

 

 

> Quittez le Pont des Arts, en vous dirigeant vers la rive droite et le Louvre. 

> Traversez (avec prudence) le quai François Mitterrand, puis franchissez le porche Sud du Louvre.

> Gardez en tête que le Sud est côté Seine et que vous marchez vers le Nord. 

> En entrant dans la Cour Carrée, dirigez vous vers l’Ouest, en tournant tout de suite à gauche. 

> Arrêtez-vous dans le quart Sud-Ouest de la cour. Le château fort de Philippe Auguste occupait, précisément, ce quart Sud-Ouest. 

 



I
maginez de puissantes murailles (longue chacune de 70 mètres), flanquées de tours aux quatre coins, mais aussi de part et d’autre de chacune des deux portes : une porte Sud (vers la Seine), destinée au passage des chevaux et des charrettes, une porte à l’Est, vers la ville, exclusivement destinée aux piétons. 


La Grosse Tour du Louvre

Imaginez ensuite, au centre de la cour, un donjon de 30 mètres de hauteur, de 15 mètres de diamètre, avec à sa base des murs de 4 mètres entourés d’un fossé large de 10 mètres et profond de 4 mètres. Aucun doute n’est permis : la première fonction du bâtiment était défensive. On pouvait sans problème y soutenir un siège : le donjon était doté d’un puits, que l’on pourra découvrir ultérieurement dans les sous-sol du Louvre.


Les archives enfin à l'abri

Toutefois, dès le début de sa longue histoire, le Louvre n’était pas seulement une forteresse. Depuis sa défaite à Fréteval, en 1194, Philippe Auguste, qui s’était fait voler par l’ennemi anglais des documents précieux, était à la recherche d’un lieu pour conserver et protéger les archives royales. Le donjon du Louvre était tout indiqué. Le château fort devint alors le coffre fort des actes monarchiques. 

De surcroît, le donjon du Louvre, que l’on eut tôt fait de baptiser «La grosse tour», constituait dès l’origine un puissant signal. On en fit dépendre toutes les seigneuries, et autres vassalités, que contrôlait le roi. Bref, comme tous les châteaux forts, le Louvre était au centre de l’organisation féodale. Toutefois, le roi continuait à exercer son pouvoir souverain et à rendre justice à la Conciergerie.


Saint-Louis y priait

En aucun cas, la forteresse du Louvre ne servait alors de résidence. Il fallut attendre le règne du petit fils de Philippe Auguste, Louis IX (1226-1270) dit Saint-Louis, pour que l’aile ouest fût dotée d’une chapelle et de deux grandes salles de réception : l’une d’elle, construite dans le plus pur gothique rayonnant, est encore visible dans les sous-sols du Louvre. 


La tirelire des rois de France

Ensuite, à la fin du 13ème siècle, le château fort hérita d’une ultime fonction : le donjon abrita le trésor royal. Depuis 1146, les Chevaliers du Temple avaient la charge de le conserver dans leur forteresse parisienne : une décision qu’avait prise Louis VII, le père de Philippe-Auguste, avant son départ pour la deuxième croisade. Après avoir, comme on le sait, liquidé cet ordre religieux, Philippe IV Le Bel (1285-1314), le petit fils de Saint-Louis, fit transférer, du Temple au Louvre, son or et ses objets précieux.

Enfin, Philippe IV transforma le donjon du Louvre en arsenal, en y faisant installer un dépôt d’armes. Un renforcement de la fonction militaire du château fort de Philippe Auguste.

 

Le Louvre 810 ans d'histoire pas à pas